Teinture de brou de noix (Première partie)

Voulez-vous apprendre à faire une teinture de brous de noix? Lisez l’article!

En Europe, nous sommes à l’époque précédant la récolte des noix (Juglans regia), il est donc facile de trouver des noix encore vertes ou enrobées de pulpe verte. C’est une bonne nouvelle car la teinture de pulpe de noix ou de noyer est l’une des plus faciles à faire. Cette teinture en raison de sa teneur élevée en tanins et en juglone, n’exige pas l’utilisation de mordants pour les fibres d’origine animale mais elle est recommandée pour les fibres végétales comme le coton et le lin. J’ai choisi de ne pas utiliser des mordants car les couleurs deviennent un peu vert-jaune et ce n’est pas ce que je cherchais.

Les pouvoirs tinctoriaux du noyer (écorce, feuilles et noix) sont connus depuis l’époque romaine. Ils ont également remarqué que les noyers empêchent la croissance d’autres plantes à proximité. La raison, c’est que la juglone, une substance de toxicité modérée, s’assombrit et produit un brun très foncé en s’oxydant. La juglone, d’autres pigments de la plante et les tanins produisent des colorants durables et étudiés depuis l’antiquité. Fait intéressant : la teinture de noyer a été utilisée non seulement pour teindre les meubles, le tissu et la laine, mais aussi comme herbicide, encre à dessiner et à écrire, teintures capillaires et médicament (en teinture mère et comme vermifuge).

Il existe une autre teinture qui est très populaire, celle du noyer noir (Juglans nigra). Ses noix ne poussent pas partout (uniquement en Amérique du Nord, sud de l’Amérique du Sud, sud de l’Europe et Asie). On se contentera du noyer commun car il pousse sur tous les continents et donne de très bons résultats. Si vous avez la chance de trouver des noix noires, vous pouvez appliquer la même méthode que pour la noix commun, la différence c’est que la teinture sera beaucoup plus foncée.

J’avais déjà utilisé une méthode avec laquelle j’avais déjà teint avec des noix vertes auparavant. Cette fois, j’ai voulu essayer d’autres possibilités. J’ai beaucoup cherché et trouvé une variété de recettes, parfois avec quelques contradictions. Je pense que dans ce cas il faut faire confiance aux gens qui ont non seulement beaucoup d’expérience mais qui ont fait des recherches sur les teintures. J’aime aussi voir les photos des résultats et surtout savoir combien de temps tiennent leurs teintures sur les tissus !

Dans cet article, je partage la première des trois façons différentes de teindre, les autres viendront plus tard. Je précise que j’adore les noix, pour moi elles sont une excellente matière tinctoriale mais avant tout elles sont de la nourriture. C’est pourquoi j’ai tout fait pour préserver la partie comestible.

Teinture de brous de noix oxydées

Matériaux :

  • 150 grammes de tissu à teindre (coton, lin-coton ou lin)
  • 15 à 20 noix avec le brou
  •  De l’eau
  • Une casserole (réservée uniquement aux teintures)
  • Une cuillère en bois
  • Passoire
  • Tissu filtrant
  • Une source de chaleur
  • Un maillet ou un marteau
  • Un sac en papier ou un journal
  • Un tablier / tablier
  • Des gants
  • Mordants (facultatif pour moi) comme l’aluminium potassium ou l’acétate d’aluminium (15% du poids du tissu)

Préparation

Tout d’abord, utilisez des gants, un tablier et des vêtements que l’on n’a pas peur d’abîmer, ce fruit tache longtemps les textiles et la peau.

Choisissez des noix vertes, qu’elles soient très bien conservées ou non. J’ai préféré celles avec des taches et des défauts.

Mettez-les dans un sac en papier ou dans du papier journal et écrasez-les avec un maillet (ou un marteau si vous n’avez pas de maillet) mais sans les casser. L’idée est d’extraire la coque verte ou brou sans endommager la noix. Puis à l’aide d’un couteau, retirez le reste de la peau.

Ensuite, placez les coquilles sans noix dans une cuvette ou un récipient en plastique propre et laissez-les à l’air libre (en prenant soin de ne pas mettre de l’eau dessus) pendant 3 à 4 jours entiers.

Passé ce délai, elles sont suffisamment oxydées pour produire la teinture. Mettez-les dans une casserole avec de l’eau qui les recouvre (environ 2 litres). Laissez chauffer au feu sans bouillir (en dessous de 100°C) pendant deux heures.

Je laisse généralement la teinture refroidir dans un endroit frais. Je laisse aussi la teinture dans l’eau pendant 2 jours mais cela peut être plus court. Ensuite, l’idéal est de filtrer les brous pour ne laisser que la teinture. Pour filtrer, mettez le chiffon sur la passoire.

Une fois la teinture filtrée, y introduisez 150 g de tissu préalablement humide. Ces proportions sont relatives puisque la coque de 15 à 20 noix est largement suffisante pour teindre cette quantité de tissu. Si vous voulez utiliser des mordants, vous devez déjà avoir préparé le tissu. Ici j’explique comment le faire. Laissez dans la casserole sur feu doux à moins de 100°C, en remuant de temps en temps et pendant 2 heures. Laissez refroidir immédiatement sans oublier de déplacer le tissu. Il peut être laissé toute la nuit, voire 2 ou 3 nuits.

Sortez le tissu de la casserole et mettez-le à sécher à l’ombre. Quand il est sec, attendez quelques semaines avant de le laver. Ensuite, on peut le laver avec du savon doux et le tour est joué !

Remarque : j’insiste sur le fait que je n’ai pas utilisé de mordants car ce colorant de noix se conserve très longtemps sans eux dans la cellulose et pour toujours dans les fibres animales. Si vous faites des teintures pour des tissus destinés à la vente ou pour offrir, il serait peut être mieux d’utiliser de mordants, tout en sachant qu’il changera la couleur de votre teinture vers le jaune ou vert.

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