Coudre ces sacs est un projet que je voulais faire depuis longtemps. Ce n’est qu’il y a quelques mois que j’ai enfin pu le faire. J’ai tout fait moi-même. De la collecte des plantes aux colorants, la préparation de la cochenille, la teinture des tissus et la couture.
Mes sacs ont assez de place pour que les livres, les cahiers et bien d’autres choses puissent rentrer dedans, et aussi qu’ils soient légers, originaux et se combinent avec de nombreux styles.
Je ne teins qu’avec des plantes qui poussent dans la région où je vis. Je récolte personnellement les plantes. La seule exception était la cochenille, qui n’est pas une plante mais un insecte. Je l’ai gardée dans un placard pendant 10 ans. Une fois, il y a longtemps, je me promenais avec mon mari dans une ville de ma région natale (Arequipa, Pérou) lorsque nous avons vu des baies ridées et minuscules sécher sur une toiture. Nous avons demandé à l’homme qui était là ce que c’était et il a dit « c’est de la cochenille ! » Je l’avais déjà vu vivante mais jamais en train de sécher. L’homme nous a donné un échantillon gratuit.
Le processus de teinture de la cochenille n’est pas compliqué mais il est un peu laborieux. J’espère avoir le temps un jour pour le détailler.
Ces sacs ont un modèle simple mais la valeur ajoutée est le tissu qui a obtenu des couleurs et des motifs avec de longs processus et des plantes locales. Pour le vert, j’ai utilisé deux types de colorant végétal: le colorant des glands de chêne et le colorant des fleurs d’aulne. La couleur violette provient de la cochenille (j’ai ajouté aussi un peu de teinture de glands de chêne), j’ai utilisé la technique shibori pour l’impression. J’ai teins le beige avec des motifs géométriques à base de teinture de gland de chêne, des écorces d’oignon et d’acétate de fer (eau de fer).
Pour moi, la découverte des pouvoirs tinctoriaux des plantes a été un véritable trésor, j’apprends et lis toujours de nouvelles choses sur ce sujet.